Dans son best-seller mondial Père riche, Père pauvre, Robert Kiyosaki remet en question de nombreuses croyances ancrées sur l’argent, l’investissement et la réussite financière. Publié en 1997, cet ouvrage continue d’influencer des millions de personnes grâce à ses enseignements pratiques et sa manière de démystifier les concepts financiers souvent mal compris. Cet autodidacte à succès partage des leçons qu’il a apprises auprès de deux figures paternelles : son « père pauvre », un enseignant très instruit mais financièrement limité, et son « père riche », un entrepreneur autodidacte et prospère.
Le livre brise plusieurs mythes, notamment celui selon lequel un haut salaire est synonyme de richesse, ou que posséder une maison équivaut à posséder un actif. Plus important encore, Kiyosaki plaide pour une éducation financière que les écoles traditionnelles ne fournissent pas. J’ai extrait pour vous les dix leçons principales que le livre prône.
« L’argent est une forme de pouvoir. Mais l’éducation financière est plus puissante encore. L’argent va et vient, mais si on vous enseigne le fonctionnement de l’argent, vous acquérez du pouvoir face à l’argent et vous pouvez alors commencer à créer de la richesse. » Robert Kiyosaki
Pauvre Kiyosaki : la première impression n’est pas nécessairement la bonne
Avant de parler des 10 leçons que j’ai extraites du livre Père riche, père pauvre, il est nécessaire de poser un chapeau d’introduction.
J’ai lu le livre il y a quelques années, alors que j’avais déjà acheté un bien à mettre en location. En parcourant le chapitre où Kiyosaki raconte de quelle manière il sourçait les biens à acheter, j’ai souri et décrété sans appel que ce livre avait fait son temps.
En effet, l’auteur de ce best-seller, autopublié et vendu à 26 millions d’exemplaires, raconte qu’il dénichait les biens en faisant un tour du quartier qui l’intéressait. Lors de ces balades, il repérait les panneaux « à vendre » en place depuis suffisamment longtemps pour le laisser espérer une négociation possible avec le vendeur impatient.
J’ai pensé : « qui, de nos jours, cherche des biens à acheter en lisant les panneaux des agences ? » J’ai fermé le livre.
Un jour, je vais me balader dans un quartier de Nice que j’aime bien. Je repère une maisonnette, avec un petit jardin. Je la trouve délicieuse, et, de surcroît, incroyablement bien placée — une fac à 3 minutes à pieds, un arrêt de tramway à moins de 5. Je cogite. Cette petite merveille ferait une excellente coloc, peut-être même un coliving. Dans le jardin, une dame rempote ses fleurs. Habituellement très réservée, j’engage la conversation. Je vous passe les détails, mais c’est de cette manière que j’ai acheté mon deuxième bien.
J’ai repris le livre de Robert Kiyosaki et, cette fois, je l’ai lu avec attention.
Les leçons de Père riche, père pauvre pour devenir multimillionnaire.
La deuxième, attentive, lecture du livre, m’a fait comprendre le bien-fondé des principes prônés par Kiyosaki, mais aussi les raisons de ses détracteurs. Par exemple, le multientrepreneur et auteur John T. Reed, a affirmé que « Père riche, père pauvre contient des conseils vraiment erronés, des conseils vraiment mauvais, quelques conseils dangereux et presque pas de bons conseils. » Il a dit également : « Père riche, père pauvre est l’un des livres de conseils financiers les plus stupides que j’aie jamais lus. Il contient beaucoup d’erreurs factuelles et de nombreux récits extrêmement improbables d’événements qui auraient supposément eu lieu. ». Inutile de dire que Kiyosaki a réfuté ces déclarations.
J’ai compris aussi pourquoi ce livre est devenu un best-seller, bien qu’il n’ait pass fait l’unanimité à sa sortie. Néanmoins, quelques pépites méritent d’être retenues, notamment de l’ordre de l’état d’esprit. En effet, si le modus operandi de Kiyosaki reste confiné à une époque et à un pays bien précis, les principes de vie qu’il prône sont très intéressants. D’ailleurs, une bonne partie de mes Entrepreneurauteur·e·s s’en sont inspirés pour la construction de leurs business.
Sommaire :
- L’argent doit travailler pour vous
- Pas de salut sans éducation financière est importante
- Passif ou actif ? Spoiler : sa résidence principale n’est pas un actif
- Devenez un pro de la négociation
- Il faut saisir les opportunités quand elles se présentent
- Ce n’est pas le salariat qui permet de devenir riches
- Payez-vous en premier avant de payer les impôts
- Osez ! Sans courage, pas de succès
- Avoir un esprit entrepreneurial en toute circonstance
- Une bonne idée peut être la clé succès
1. L’argent doit travailler pour vous
“C’est votre manière d’affronter l’échec qui fait toute la différence dans votre vie.” Robert Kiyosaki
L’une des idées fondamentales du livre est que l’argent doit être perçu comme un outil qui travaille pour vous, et non l’inverse. Trop de gens échangent leur temps contre de l’argent en restant prisonniers d’un emploi salarié. D’après Kiyosaki, le salariat est la seule voie qu’on nous montre comme étant la seule solution solide et durable. Donc, on travaille dur pour obtenir un diplôme et on entre directement dans la rat race. Une course vers l’avant sans fin. On gagne de l’argent dans l’unique but de le dépenser. On s’enlise dans l’achat compulsif, d’autant plus que souvent on choisit un emploi uniquement sous le prisme du salaire et pas de l’épanouissement. Alors, on tente de se consoler en amoncelant des objets dont l’obsolescence commence au moment même où on les pose dans le caddy.
Kiyosaki est convaincu que la clé pour sortir de cette « course de rats » est de construire des sources de revenus passifs. Les investissements locatifs sont à la portée de tout le monde, mais il met en avant également l’entreprise. En somme, vous mettre dans la situation d’avoir des actifs qui génèrent de l’argent même en votre absence.
Enseignement clé : Arrêtez de travailler uniquement pour l’argent et commencez à construire des actifs qui vous génèrent des revenus passifs.
2. Pas de salut sans éducation financière
Selon Kiyosaki, si on ne pense pas avoir d’autre choix que celui de trouver un emploi salarié à la sortie de l’école, c’est parce que celle-ci nous rend aptes à gagner de l’argent mais pas à le gérer. L’éducation financière — à l’époque de la sortie du livre, mais c’est toujours le cas — n’est pas enseignée à l’école. De ce fait, Kiyosaki souligne que la plupart des gens sont mal préparés pour gérer leur argent, car l’éducation traditionnelle n’inclut pas de cours sur la gestion de ses propres finances.
« Les écoles ont été conçues pour produire de bons employés et non des employeurs. C’est la raison pour laquelle elles se concentrent sur les aptitudes scolaires et professionnelles et abandonnent aux parents le soin d’éclairer leurs enfants sur les questions d’argent. » Robert Kiyosaki
Et pourtant, apprendre à lire un bilan financier, comprendre les impôts, investir intelligemment et gérer les dettes sont autant de compétences cruciales pour atteindre l’indépendance financière. Autrement dit, pour sortir de la course des rats.
Enseignement clé : L’éducation financière est une priorité, car elle vous permet de prendre des décisions éclairées et d’ouvrir le champ des possibles.
« Les écoles ont été conçues pour produire de bons employés et non des employeurs. C’est la raison pour laquelle elles se concentrent sur les aptitudes scolaires et professionnelles et abandonnent aux parents le soin d’éclairer leurs enfants sur les questions d’argent. » Robert Kiyosaki
3. Passif ou actif ? Spoiler : sa résidence principale n’est pas un actif
Une distinction qui a fait crier au scandale à l’époque de la sortie de Père riche, Père pauvre est celle entre actifs et passifs. Kiyosaki explique que les actifs sont des éléments qui mettent de l’argent dans votre poche (actions, biens immobiliers locatifs, entreprises), tandis que les passifs en retirent (crédits, maison personnelle, dépenses inutiles). Beaucoup de gens pensent que posséder une maison est un actif, mais selon Kiyosaki, c’est un passif si elle ne génère pas de revenus. L’emprunt dont le remboursement peut s’étaler sur une vie entière, les charges d’entretien, la taxe foncière, tout cela fait que sa résidence principale est un gouffre financier, Robert Kiyosaki l’affirme haut et fort. La donne change résolument avec la même propriété achetée dans le but de la louer. Le loyer perçu rembourse l’emprunt, les charges et les taxes sont payées par les locataires. De plus, c’est une source de revenus passifs, puisque les loyers tombent tous seuls sans que vous ayez à travailler pour cela.
Je nuancerai un peu ce propos, car les revenus locatifs ne sont pas si passifs que cela, mais le principe prôné par Kiyosaki est clair.
Enseignement clé : Concentrez-vous sur l’acquisition d’actifs qui génèrent des revenus.
4. Devenez un pro de la négociation
La capacité à négocier est une compétence essentielle pour maximiser vos opportunités financières. Kiyosaki encourage ses lecteurs à apprendre à négocier lors d’achats, de ventes ou d’investissements. Une bonne négociation peut vous permettre de saisir des occasions uniques, souvent ignorées par d’autres. Et aussi, d’acheter au meilleur prix. Un bon investissement, que ce soit dans un achat immobilier ou dans le rachat d’une entreprise, commence avec un prix d’achat avantageux. Par conséquent, Kiyosaki considère que savoir négocier est une compétence à apprendre et à maîtriser. L’auteur pense que l’expérience est la meilleure école : d’après lui, il faut s’entraîner un peu tous les jours, apprendre à déceler les signes de faiblesse de l’autre partie. Robert Kiyosaki parle de la méthode 100/10/3/1 : pour 100 offres sur le marché, vous devez en sélectionner 10, faire une offre et 3 vendeurs accepteront votre proposition. Vous n’en retiendrez qu’une. Vous n’avez qu’à essayer pour vous assurer que la méthode fonctionne.
Enseignement clé : Développez vos compétences en négociation pour obtenir de meilleurs résultats dans toutes vos transactions.
5. Il faut saisir les opportunités quand elles se présentent
Le livre insiste sur l’importance de la prise de risque calculée. Beaucoup de gens laissent passer des opportunités par peur ou par ignorance. Kiyosaki explique que ceux qui réussissent financièrement sont ceux qui agissent rapidement lorsqu’une occasion se présente, tout en évaluant les risques avec discernement.
Dans son livre, Kiyosaki raconte que dans les années 90, l’économie de la ville de Phoenix en Arizona ne se portait pas très bien. Il fait état de biens immobiliers achetés 100 000 $ qui n’apportaient plus que 75 000 $ au maximum à la revente. Robert Kiyosaki a alors saisi l’opportunité en achetant aux enchères publiques des maisons saisies. Il a par exemple fait l’acquisition d’une maison à 20 000 $ qu’il a revendu à 60 000 $ — avec à la clé une plus-value de près de 40 000 $. En 6 mois passés aux enchères publiques, il a pu se dégager un bénéfice net de 190 000 $. Et ce, sans se tuer de travail.
Enseignement clé : Les opportunités ne se présentent pas deux fois. Agissez sans attendre quand elles se présentent.
6. Ce n’est pas le salariat qui permet de devenir riche
Le salariat, bien que stable, limite vos revenus à ce que vous gagnez par heure ou par mois. Kiyosaki souligne que pour devenir riche, il est nécessaire de se détacher de cette logique et de développer des sources de revenus multiples. Créer une entreprise, investir ou se diversifier permet de briser cette dépendance au salaire unique. D’après Robert Kiyosaki les personnes de la classe moyenne sont en permanence en état de lutte financière, dans la rat race. Une augmentation de salaire peut sembler une bonne chose si ce n’est qu’elle est accompagnée d’une augmentation des dépenses. Une course sans fin. En revanche, l’auteur considère le salariat comme un état de « nécessité vertu ». Robert Kiyosaki a été vendeur de photocopieurs chez Xerox avant de devenir entrepreneur. C’est grâce à son salaire qu’il a pu engranger une épargne lui permettant de mettre le pied à l’étrier de l’investissement immobilier. En 3 ans seulement, il a pu obtenir des revenus passifs qui ont rapidement excédé son salaire.
Enseignement clé : La liberté financière passe par l’abandon du modèle classique du salariat.
« Certaines personnes quittent leur travail, car elles ne sont pas assez bien payées, tandis que d’autres y voient une opportunité d’apprendre quelque chose de nouveau. »
Robert Kiyosaki
7. Payez-vous en premier avant de payer les impôts
Kiyosaki prône une règle simple : avant de payer vos factures ou vos impôts, mettez de côté une portion de vos revenus pour investir ou épargner. Cette stratégie crée une discipline financière et vous force à trouver des moyens créatifs pour honorer vos autres obligations.
Bien évidemment, on peut difficilement échapper aux impôts, mais on peut en payer le moins possible grâce à ce que Kiyosaki appelle le Q.I. financier. La maîtrise de la comptabilité et du droit, l’agilité dans la création d’une stratégie d’investissement, la profonde connaissance de la loi de marché : voici selon l’auteur les composantes de ce Q.I. Auxquelles s’ajoute l’arme « secrète » des riches : leur entreprise.
Les propriétaires d’entreprise
Les salariés d’entreprise
Gagnent de l’argent
Gagnent de l’argent
Utilisent leur argent
Payent leurs impôts
Payent leurs impôts
Dépensent leur argent
Enseignement clé : En vous payant d’abord, vous donnez la priorité à vos objectifs financiers.
8. Osez ! Sans courage, pas de succès
Kiyosaki explique que la crainte est souvent le plus grand obstacle à la réussite financière. Peur de l’échec, peur de perdre de l’argent ou peur de prendre des risques. Pourtant, le courage et la persévérance sont essentiels pour dépasser ces obstacles et accéder à la richesse.
Le doute et la peur sont des obstacles au succès. Développer votre richesse passe nécessairement par un préalable travail sur vous. Ne négligez jamais de dédier du temps et des ressources à votre développement personnel. Vos investissements et vos entreprises ne sont que le prolongement de vous-même. La confiance en soi est une composante essentielle de la réussite dans le business comme dans toute autre situation.
Enseignement clé : Développer votre confiance en vous est indispensable pour atteindre le succès financier.
9. Avoir un esprit entrepreneurial en toute circonstance
L’esprit entrepreneurial est une qualité que Kiyosaki encourage à cultiver. Cela signifie avoir une attitude proactive, chercher des solutions et trouver des moyens de générer de la valeur, même dans des situations difficiles. Cet état d’esprit vous permet d’être créatif et de développer de nouvelles idées ou opportunités. Robert Kiyosaki nous invite à nous approprier les bases des compétences entrepreneuriales : la vente, le marketing, la communication entre autres.
On en déduit que la formation continue doit devenir une règle de vie. Et ça, Kiyosaki n’est pas le seul à le dire. J’en cite un parmi tant d’autres : Tim Ferriss, auteur de la Semaine de 4 heures.
Enseignement clé : Adoptez une mentalité d’entrepreneur et appropriez-vous des compétences entrepreneuriales.
10. Une bonne idée peut être la clé du succès
Enfin, Kiyosaki rappelle que souvent, une idée innovante ou une nouvelle perspective peut faire toute la différence. L’essentiel est d’être attentif, curieux et ouvert d’esprit pour identifier ces idées, puis les transformer en opportunités.
Soyez toujours à la recherche de bonnes idées, brainstormez, restez à l’écoute du marché. Pour n’en citer qu’une, quand Brian Chesky a eu l’idée de créer Airbnb il n’a fait que répondre à un besoin bien précis : permettre aux loueurs de logements touristiques d’atteindre un bassin de vacanciers virtuellement infini. Et répondre aussi à un besoin d’une forme plus authentique d’hébergement.
Enseignement clé : Soyez attentif aux idées autour de vous et apprenez à les mettre en œuvre avec conviction.
« La rat race symbolise la course de l’homme moderne après le temps, un meilleur salaire, un meilleur statut social, pour au final consommer afin de compenser le vide existentiel qui subsiste. Cette notion est souvent opposée à celles de liberté financière. »
Robert Kiyosaki
Le saviez-vous ?
Afin d’écrire son livre, Robert Kiyosaki a fait appel à Sharon Lechter. Cette co-auteure a prêté sa plume — et son talent — à d’autres publications, notamment dans le cadre de la Fondation Napoleon Hill. Il est indéniable que Sharon Lechter a amplement contribué au succès du livre. Malheureusement, le « ménage » formé par ce couple d’auteurs a explosé en vol, et Kiyosaki a entrepris une action en justice contre sa co-auteure. Vous pouvez faire mieux que Robert Kiyosaki et faire appel à une co-auteure guidée par une stricte déontologie et qui propose des contrats sur-mesure.
Père riche, père pauvre, en conclusion
Bien que controversé, et qui, à mon sens, fasse preuve d’une certaine naïveté, Père riche, Père pauvre reste est un véritable guide pour repenser notre relation à l’argent et pour développer les compétences nécessaires à la réussite financière. Le livre ne se contente pas de donner des conseils théoriques : il invite à un véritable changement de mentalité.
Grâce à des concepts comme l’importance des actifs, la négociation, ou encore l’éducation financière, Kiyosaki propose une feuille de route accessible à celles et ceux qui souhaitent sortir de la « course de rats » et atteindre la liberté financière.
En appliquant les dix leçons clés décrites dans cet ouvrage, chacun peut espérer progresser vers ses objectifs financiers.
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La co-auteure de vos best-sellers :
Entrepreneure et biographe, depuis 2019 Patricia Soda s’est spécialisée dans l’écriture de livres pour les entrepreneurs visionnaires, hommes et femmes, qui souhaitent imprimer un véritable impact dans leur industrie.
