Stephen Covey, auteur renommé de développement personnel, a publié en 1989 un ouvrage qui a marqué les lecteurs du monde entier : Les 7 habitudes de ceux qui réussissent tout ce qu’ils entreprennent (The Seven Habits of Highly Effective People). Cet ouvrage est devenu une référence incontournable pour les professionnels, étudiants et toutes personnes cherchant à structurer leur vie autour de principes solides. Covey y partage sept habitudes qui, si elles sont adoptées de façon constante, permettent non seulement de réussir professionnellement mais aussi d’atteindre un épanouissement personnel durable.
« L’énergie intérieure que nous procure une vie centrée sur de justes principes représente la force d’un être humain conscient de sa vie, éclairé et proactif. Ni les attitudes, ni les comportements, ni les actions d’autrui, ni les circonstances, ni son environnement ne limitent cet être. » Stephen R. Convey
Les 7 habitudes de la vraie réussite
Les 7 habitudes de ceux qui réussissent tout ce qu’ils entreprennent est vendu à plus de 15 millions d’exemplaires dans 38 langues et propose une démarche intégrée et universelle vers le succès et la réalisation de soi, au-delà des simples méthodes de gestion du temps. Covey y prône le respect de valeurs intemporelles et suggère que les habitudes que nous adoptons façonnent notre vision du monde, et donc, notre succès ou échec dans les divers aspects de notre existence, tant personnelle que professionnelle.
Dans un premier temps, j’ai fermé le livre en pensant que son contenu n’était pas révolutionnaire. Après tout, ce n’est que du bon sens : les mauvaises habitudes sont nuisibles, les bonnes habitudes sont bénéfiques. Tout le livre se base sur ce postulat. Mais il ne faut pas oublier que la première version de ce livre a été publiée en 1989, c’est-à-dire à une époque où nous étions encore loin de la vulgarisation du développement personnel. Et encore plus loin de l’application des principes du développement personnel au business.
Avec le recul, je pense que Stephen Convey a été l’inspirateur de bon nombre de livres sur cette thématique parus des années plus tard.
Une chose est certaine : ce livre est redoutablement efficace. Parce que les concepts qu’il prône sont facilement compréhensibles, assimilables et applicables.
Structure et concepts fondamentaux du livre
Le livre Les 7 habitudes de ceux qui réussissent tout ce qu’ils entreprennent s’organise en quatre grandes sections :
- Paradigmes et principes : Covey y présente la fondation de son approche, expliquant comment nos paradigmes, ou façons de voir le monde, influencent nos habitudes. Il invite le lecteur à repenser ses modèles mentaux pour réorienter ses actions de façon positive.
- Victoires privées : Cette section propose les trois premières habitudes nécessaires pour gagner en indépendance et prendre le contrôle de sa vie.
- Victoires publiques : Covey y aborde les trois habitudes suivantes, qui visent à bâtir des relations interpersonnelles solides et mutuellement bénéfiques.
- Renouvellement : La septième et dernière habitude invite à la régénération continue, un processus d’auto-amélioration essentiel pour maintenir son efficacité au fil du temps.
Sommaire :
Habitude N° 1 Soyez proactifs
Habitude N° 2 Sachez dès le départ où vous voulez aller
Habitude N° 3 Donnez la priorité aux priorités
Habitude N° 4 Pensez gagnant-gagnant
Habitude N° 5 Cherchez d’abord à comprendre, ensuite à être compris
Habitude N° 6 Profitez de la synergie
Habitude N° 7 Aiguisez vos facultés
Introduction : Changez de paradigme
“Si vous voulez quelque chose que vous n’avez jamais eu, vous devez faire quelque chose que vous n’avez jamais fait” Thomas Jefferson
Tout commence par un changement de paradigme : si nous n’avons pas obtenu les résultats escomptés, c’est que nous devons changer nos habitudes. Logique. Comprendre quelles sont les habitudes qui nous sont nuisibles, c’est facile. Adopter de nouvelles habitudes, ce n’est rien. Moins évident, c’est de modifier ses anciennes habitudes et tenir sur la durée. D’où l’intérêt de comprendre en quoi les mauvaises nous portent préjudice, qu’est-ce qu’il change, concrètement, dans notre vie, si nous changeons nos habitudes. C’est ce que Stephen Convey nous propose : travailler aux fondations, aux raisons profondes qui déterminent nos réflexes. Parce que si nous parvenons à comprendre les mécanismes qui régissent nos réactions, nous pouvons imprimer une action contraire, et comprendre pourquoi il est fondamental de le faire.
C’est en cela que ce livre est une mine d’or de conseils.
Notre caractère, fondamentalement, est un composé de nos habitudes. Parce qu’elles sont cohérentes, souvent inconscientes, les habitudes expriment constamment notre caractère et produisent notre efficacité – ou notre inefficacité.
L’excellence n’est donc pas un acte, mais une habitude. Heureusement, ces habitudes peuvent être apprises.
Dans ce livre on ne parle pas de conscience de l’image sociale, de techniques et de solutions rapides. Pour Convey, le succès est une fonction des attitudes et des comportements et les compétences ne font que lubrifier le processus d’interaction humaine. Cela ne veut pas dire que l’auteur minimise la portée des compétences, mais uniquement qu’il le considère comme secondaires.
S’il votre succès n’est pas guidé par une intégrité profonde, s’il n’y a pas de valeurs derrière ce que vous faites, la réussite ne sera qu’un acquis fragile. Et l’échec personnel remplacera rapidement le succès professionnel.
Ce que Stephen Convey nous propose est une acquisition des 7 habitudes en passant par les étapes d’un développement personnel, par forger notre caractère.
Habitude N° 1 : Proactivité vs Réactivité
Covey commence par souligner l’importance de la proactivité. Cette habitude consiste à prendre la responsabilité de sa propre vie en choisissant de réagir de manière constructive aux circonstances. Être proactif signifie ne pas se laisser dominer par les événements extérieurs, mais, au contraire, agir en fonction de ses valeurs et objectifs personnels. Cette approche s’oppose à la « réactivité », une attitude où l’on subit les actions du monde extérieur sans les influencer activement. En résumé, la proactivité est la clé de l’autodétermination.
De ce point de vue, ce chapitre se focalise sur le concept de responsabilité. Avouons-le, nous avons tendance à fuir ce mot. Trop souvent il est considéré comme un synonyme de « faute ». Et pourtant « être responsable » signifie étymologiquement « être en mesure d’apporter une réponse » à un événement donné. Par conséquent, avoir la responsabilité de sa propre vie, signifie tout simplement être capable de la déterminer par des choix faits en conscience.
Stephen Convey sait qu’il est confortable de penser que notre vie est conditionnée par les conditions extérieures. Si nous ne parvenons pas à décrocher un contrat à 7 chiffres, c’est parce que le marché ne comprend pas notre valeur. Si nous n’avons pas réalisé suffisamment de ventes, c’est parce que le marché n’est pas prêt, ou parce qu’il y a trop de concurrents – qui, bien évidemment, ne nous devancent pas parce qu’ils sont meilleurs que nous, mais uniquement parce qu’ils ont davantage d’argent à mettre dans le marketing, parce qu’ils ont de relations, et ainsi de suite.
Oui, mais...
Cette attitude est-elle véritablement confortable ? Si nous n’avançons pas dans la vie, dans le sens que nous ne parvenons pas à atteindre les résultats escomptés, ce n’est pas d’un grand réconfort l’idée que ce n’est pas notre faute. Alors Stephen Convey nous propose de regarder le diable en face. Ce qui veut dire que prendre les rênes de sa vie en main est à la portée de celles et ceux qui décident de le faire. Pas genre « je vais arrêter de fumer » avec une clope dans le bec, pour être parfaitement claire.
« Un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité, un optimiste voit l’opportunité dans chaque difficulté. »
Winston Churchill.
Habitude N° 2 : Commencer par la fin
Covey propose ici l’idée de se fixer des objectifs de vie basés sur des principes universels, appelés « principes de vrai-nord ». Cela implique de définir une « mission personnelle » qui guidera toutes les actions. En ayant un but clair et solide, chaque décision quotidienne devient un pas vers l’accomplissement de cet objectif. Cette habitude permet de garder le cap et de ne pas se perdre dans des actions sans impact réel sur notre vie.
L’auteur nous propose de nous rendre à l’enterrement d’un être cher. Il nous invite à ressentir les émotions, le chagrin de la perte mais aussi la joie de l’avoir connu. Puis, regardez les visages des personnes autour de vous, écoutez les éloges des orateurs. Le premier orateur fait partie de la famille élargie ; le deuxième est un ami proche ; le troisième est une connaissance de sa vie professionnelle ; le quatrième vient d’une association où la personne a été active.
Si c’était votre enterrement, qu’aimerez-vous que les gens disent ? Qu’aimeriez-vous lire sur ces visages ? Quel caractère aimeriez-vous que chacun de ces interlocuteurs ait vu en vous ? Quel impact aimeriez-vous avoir imprimé ?
Dans ce sens, la deuxième habitude consiste à commencer en pensant à la fin.
Cela consiste à savoir où vous voulez aller pour comprendre où vous êtes maintenant et faire votre prochain pas dans la bonne direction.
Il est très facile de se laisser prendre au piège de l’activité dans la vie trépidante, de travailler de plus en plus dur pour gravir l’échelle du succès et de découvrir qu’elle s’appuie sur le mauvais mur. Nous pouvons être très efficaces en travaillant avec acharnement et sans réfléchir, mais nous ne serons efficaces que si nous commençons par avoir le résultat final à l’esprit.
Votre mission dans la vie
Convey vous invite à élaborer une déclaration de mission personnelle.
Trop souvent, lorsque l’on pense à la mission que l’on se donne, on ne pense qu’à notre vie professionnelle. Cependant, la clé pour vivre avec le changement est de garder le sens de qui vous êtes et de ce qui vous tient à cœur.
Élaborez votre énoncé de mission à partir d’un noyau de principes. Pour prospérer dans le changement, il faut un foyer de valeurs immuables. Il s’agit d’une expression concise de vos valeurs et de vos orientations les plus profondes.
Les organisations ont besoin d’énoncés de mission. Il en va de même pour les familles, afin qu’elles ne se contentent pas de passer d’une crise émotionnelle à une autre, mais qu’elles sachent qu’elles ont des principes qui les soutiendront. La clé est que chaque membre du groupe contribue par ses idées et ses mots au produit final. Cette contribution à elle seule génère un véritable engagement.
Habitude N° 3 : Donner la priorité aux priorités
Dans le chapitre Donnez la priorité aux priorités Covey insiste sur l’importance de gérer son temps en fonction de ce qui est important, plutôt que de ce qui semble urgent. Il développe une matrice de gestion du temps pour aider à classer les tâches selon leur importance et leur urgence, favorisant ainsi une approche qui évite l’épuisement dans des urgences non essentielles. Cet aspect de la gestion des priorités se concentre sur la capacité à se consacrer aux tâches qui contribuent véritablement aux objectifs à long terme, et non à des distractions passagères.
L’auteur nous pose la question suivante : « Quelle est la chose que tu pourrais faire – et que tu ne fais pas maintenant – qui, si tu la faisais régulièrement, ferait une énorme différence dans ton entreprise ou dans ta vie personnelle ? »
Il a soumis à un groupe de directeurs de centres commerciaux le même exercice. La chose qui, selon eux, ferait une énorme différence serait d’établir des relations personnelles utiles avec leurs locataires – les propriétaires des magasins à l’intérieur du centre – une activité du quadrant II. Il a analysé le temps qu’ils consacraient à cette activité. Elle représentait moins de 5 % de leur temps. Ils avaient de bonnes raisons : des problèmes urgents, les uns après les autres. Des rapports, des réunions, des appels, des interruptions. Le quadrant I les consume. Le seul temps qu’ils passaient avec les directeurs de magasin était rempli d’énergie négative : lorsqu’ils devaient collecter de l’argent ou corriger des pratiques publicitaires qui ne correspondaient pas à la réalité. Les propriétaires ont décidé d’être proactifs. Ils ont décidé de consacrer un tiers de leur temps à améliorer leurs relations avec les locataires. J’ai travaillé avec l’organisme pendant un an et demi et j’ai vu le temps qu’ils consacraient aux locataires grimper à 20 %. L’effet a été profond. Les locataires étaient ravis des nouvelles idées et compétences que les propriétaires leur apportaient. Les ventes des magasins ont grimpé, tout comme les revenus des baux. Les activités du quadrant II sont très puissantes, car elles sont étroitement liées aux résultats.
La gestion du temps, le grand leurre
Comme l’a souligné Peter Drucker, l’expression « gestion du temps » est quelque peu erronée. Nous disposons d’un temps constant, quoi que nous fassions ; le défi auquel nous sommes confrontés est de nous gérer nous-mêmes. Pour être un gestionnaire efficace de vous-même, vous devez vous organiser et exécuter en fonction des priorités. Nous ne gérons pas le temps. Nous ne pouvons que nous gérer nous-mêmes.
Au lieu d’essayer de faire tenir toutes les choses de notre vie dans le temps imparti, comme le font de nombreux plans de gestion du temps, nous nous concentrons ici sur l’amélioration des relations et l’obtention de résultats.
Nous sommes tous confrontés au même dilemme. Nous sommes pris entre l’urgent et l’important. Une chose urgente exige une attention immédiate, elle est généralement visible, elle nous presse, mais elle n’a peut-être aucun rapport avec nos objectifs à long terme. Les choses importantes, en revanche, ont un rapport avec les résultats – elles contribuent à notre mission, à nos valeurs, à nos objectifs prioritaires.
Pour paraphraser à nouveau Drucker, les personnes efficaces ne résolvent pas les problèmes – elles poursuivent les opportunités. Elles nourrissent les opportunités et affament les problèmes. Ils ont de véritables urgences dans le quadrant I, mais en pensant et en agissant de façon préventive, ils en limitent le nombre.
Poursuivre le Quadrant 2
En gardant à l’esprit les quadrants de la gestion du temps, réfléchissez à la question au début de cette section. Dans quel quadrant vos réponses s’inscrivent-elles ? À mon avis, c’est le quadrant 2 : très important, mais pas urgent.
Et parce qu’elles ne sont pas urgentes, on repousse leur traitement.
Notre efficacité augmentera considérablement si nous donnons la priorité aux activités du Quadrant 2 parce que les crises à gérer par la suite seront de moins en moins nombreuses. Pour dire « oui » aux choses importantes, il faut apprendre à dire non à d’autres activités, dont certaines sont urgentes.
Pour poursuivre le Quadrant 2 :
– Identifiez vos rôles clés : entreprise, famille, activité associative – tout ce qui vous vient à l’esprit comme étant important. Pensez à ceux sur lesquels vous allez agir au cours de la semaine à venir.
– Pensez à deux ou trois résultats importants que vous estimez devoir accomplir dans chaque rôle au cours des sept prochains jours. Au moins certains de ces objectifs devraient être des activités du quadrant II.
– Envisagez la semaine à venir en gardant vos objectifs à l’esprit, et bloquez chaque jour le temps nécessaire pour les atteindre. Une fois que vos principaux objectifs sont en place, regardez le temps qu’il vous reste pour tout le reste ! Votre succès dépendra de votre résistance et de votre détermination à défendre vos priorités.
Habitude N° 4 : Penser gagnant-gagnant
Cette quatrième habitude incarne un changement de mentalité dans les relations interpersonnelles. Plutôt que de voir les interactions comme des compétitions où un parti doit gagner et l’autre perdre, Covey propose une stratégie « gagnant-gagnant », où les deux parties tirent profit de la situation. Cette approche constructive facilite la coopération et renforce les relations, permettant des alliances à long terme et un environnement de travail harmonieux.
Une fois que nous maîtrisons les trois premières habitudes, nous sommes prêts à passer de la « victoire privée » à la « victoire publique ». L’autodiscipline et la discipline personnelle, selon Convey, sont le fondement de bonnes relations.
Nous savons ce qu’est un compte bancaire financier. L’argent est à notre disposition pour que nous puissions le retirer quand nous en aurons besoin. Le compte en banque émotionnel est une métaphore qui décrit le niveau de confiance qui a été établi dans une relation personnelle.
Si vous alimentez votre compte avec moi par la courtoisie, la gentillesse, l’honnêteté et le respect de mes engagements envers vous, je me constitue une réserve.
Votre confiance à mon égard devient plus grande, et je peux y faire appel si besoin ; je peux même faire des erreurs, et ce niveau de confiance le compensera. La communication est facile, instantanée et efficace.
Mais si j’ai l’habitude de manquer de courtoisie, de respect, de vous couper la parole, de réagir de façon excessive ou de trahir votre confiance, mon compte est à découvert.
Si le niveau de confiance est bas, quelle est ma marge de manœuvre ? Aucune.
La quatrième habitude, « Pensez gagnant-gagnant », consiste donc à faire un dépôt important dans le compte bancaire émotionnel d’une autre personne : trouver une façon dont vous pouvez tous les deux bénéficier de votre interaction. Toutes les autres possibilités – gagnant/perdant (je gagne, tu perds), perdant/gagnant (je perds, tu gagnes) et perdant/perdant – sont inefficaces, que ce soit à court ou à long terme.
La meilleure façon d’aborder un accord gagnant-gagnant est de se rappeler qu’il comporte (comme tous les accords) une mise en garde : la description complète est « Gagnant/gagnant – ou pas d’accord ». Votre attitude doit être la suivante : « Je veux gagner et je veux que tu gagnes. Si nous ne pouvons pas parvenir à un accord dans ces conditions, convenons que nous ne conclurons pas d’accord cette fois-ci. Peut-être en conclurons-nous un à l’avenir. »
Si un contrat leur fait du tort, il te fera du tort.
L’utilisation du paradigme gagnant-gagnant nécessite trois caractéristiques :
– Intégrité – Nous définissons l’intégrité comme la valeur que nous nous accordons à nous-mêmes : nous devons être conscients de nous-mêmes, dotés d’une volonté indépendante. Nous faisons et tenons des promesses et des engagements significatifs envers nous-mêmes et les autres.
– Maturité – Il s’agit de l’équilibre entre le courage et la considération. En termes simples, il faut avoir suffisamment d’empathie et de bonne volonté pour travailler à la victoire de son homologue, et suffisamment de courage pour faire une victoire pour vous-même.
– Mentalité d’abondance – Vous devez croire qu’il y a de l’abondance pour tout le monde. Beaucoup de gens ne le savent pas : ils pensent que pour réussir eux-mêmes, les autres doivent échouer. Ils nourrissent l’espoir secret que les autres doivent subir des malheurs – pas des malheurs terribles, mais des malheurs acceptables qui les maintiendront à leur place. La mentalité d’abondance reconnaît que les possibilités de croissance et de réussite sont potentiellement illimitées, et voit dans les autres l’occasion de compléter ses propres forces.
Habitude N° 5 : Comprendre les autres tout d’abord
La communication empathique est au cœur de cette cinquième habitude. Covey recommande de mettre l’accent sur l’écoute active, cherchant d’abord à comprendre les besoins, les émotions et les préoccupations de l’autre. Cette attitude favorise une communication ouverte et une connexion réelle, bases de relations humaines enrichissantes et sincères. Elle est particulièrement utile dans des situations de conflit ou de négociation, où il est crucial de valider le ressenti de l’autre avant d’exprimer ses propres opinions.
Le mot-clé à connaître pour maîtriser cette habitude est « écouter ». Écoutez vos collaborateurs, vos collègues, votre famille, vos amis, vos clients, mais pas dans l’intention de répondre, de convaincre, de manipuler. Écoutez simplement pour comprendre, pour voir comment l’autre partie voit les choses. La compétence à développer ici est l’empathie. À ne pas confondre, selon Convey, avec la sympathie. La sympathie est une forme de jugement. L’essence de l’écoute empathique n’est pas d’être d’accord avec quelqu’un, mais de le comprendre parfaitement, émotionnellement et intellectuellement. L’écoute empathique se fait avec les oreilles, les yeux et le cœur. Elle est puissante parce qu’elle nous fournit des données précises sur lesquelles travailler. Ce qui est beaucoup plus efficace que projeter et supposer ses propres pensées et motivations.
Si l’air venait soudainement à manquer dans la pièce dans laquelle vous êtes à cet instant même, votre intérêt pour cet article diminuerait rapidement, n’est-ce pas ? La survie étant en jeu, votre seule préoccupation serait de trouver de l’air. Eh bien, l’écoute empathique peut être un puissant dépôt émotionnel en soi, car elle fournit à l’interlocuteur de l’air psychologique.
Un exemple concret : Convey raconte
Le deuxième jour d’un séminaire à Chicago, un courtier en immobilier commercial a fait irruption pour me raconter ce qui s’était passé la veille, après le cours. Après six mois de travail acharné, il avait presque conclu une grosse affaire. Puis, à la dernière minute, les clients semblaient se désintéresser de l’affaire. Le courtier était désemparé, il avait déployer de gros efforts dans cette affaire, et maintenant elle était en train de s’évanouir. Il a essayé sa dernière technique de vente, puis il leur a demandé de prendre leur décision. Mais ils voulaient en finir. Il a donc tenté le tout pour le tout et a dit à son interlocuteur : « Voyons si je comprends vraiment votre position et ce que vous pensez de mon offre. » Alors qu’il commençait à se mettre à la place de l’homme et à décrire ce qu’il voyait, celui-ci s’est ouvert à lui. Au milieu de leur conversation, l’homme s’est levé, s’est dirigé vers le téléphone et a composé le numéro de sa femme. Alors qu’il attendait qu’elle décroche, il lui a expliqué : « Tu as conclu l’affaire ». Le courtier lui avait donné de l’air psychologique juste au moment où il en avait besoin. Cela montre que lorsque les autres choses sont relativement égales, la dynamique humaine est plus importante que les dimensions techniques de la transaction.
Habitude N° 6 : Profitez de la synergie
Dans ce chapitre, Covey explore la puissance du travail en équipe. La synergie, selon lui, consiste à travailler en collaboration de manière à ce que le résultat final dépasse la somme des contributions individuelles. Cette démarche repose sur la complémentarité des compétences et des perspectives, permettant à une équipe d’atteindre des objectifs plus élevés et d’innover davantage. La synergie favorise une culture d’ouverture et de respect, où chacun est libre d’apporter sa contribution unique au groupe.
Convey raconte que, lorsque Winston Churchill a été appelé à diriger l’effort de guerre de la Grande-Bretagne, il a fait remarquer que toute sa vie l’avait préparé à cette heure.
De la même façon, l’exercice de toutes les autres habitudes nous prépare à l’habitude de la synergie. Grâce à elle, nous créons de nouvelles alternatives inexploitées, à savoir, des choses qui n’existaient pas auparavant. Nous libérons les plus grands pouvoirs des gens. Nous créons un tout plus grand que la somme de ses parties. Le processus de création est également terrifiant, car nous ne savons pas ce qui va se passer ni où cela va nous mener. Vous quittez la zone de confort du camp de base pour affronter une nature sauvage entièrement nouvelle et inconnue. Vous devenez un guide.
La base de la synergie
Deux personnes peuvent être en désaccord et avoir toutes les deux raison. Ce n’est pas logique, c’est psychologique.
Convey a une anecdote à nous raconter. Il a été engagé pour diriger les discussions lors de la réunion annuelle de planification pour les cadres supérieurs d’une grande compagnie d’assurance. Le schéma habituel consistait à discuter de questions majeures choisies à l’aide d’un questionnaire. Les réunions précédentes avaient donné lieu à des échanges généralement respectueux et, à l’occasion, elles s’étaient détériorées en batailles d’ego gagnant/perdant. Elles étaient généralement prévisibles et ennuyeuses. Convey les a convaincus de demander à plusieurs cadres de rédiger des « livres blancs » anonymes, qui ont été distribués à tous les cadres à l’avance, afin qu’ils puissent s’imprégner des différents points de vue. En éliminant à la fois le besoin d’être poli (et peu créatif) et la menace des autres egos (puisque les documents étaient anonymes), la libération de l’énergie créative a été incroyable. Les cadres ont généré de nouvelles idées et perspectives. Le plus intéressant, c’est qu’une nouvelle vision commune de l’entreprise et de sa mission a commencé à se former sous leurs yeux.
Une fois que les gens ont fait l’expérience d’une véritable synergie, ils ne sont plus jamais tout à fait les mêmes. Ils savent qu’il est toujours possible de vivre de telles aventures qui élargissent l’esprit. Le dispositif qui nous ouvre au pouvoir de la synergie dépend de toutes les habitudes d’efficacité à la fois, exigeant confiance, intégrité et empathie. Tout cela s’incarne dans une capacité cruciale : valoriser et exploiter les différences mentales, émotionnelles et psychologiques entre les gens.
« Se réunir est un début, rester ensemble est un progrès, travailler ensemble est la réussite. »
Henry Ford
Habitude N° 7 : Aiguisez vos facultés
La dernière habitude met l’accent sur l’importance de se renouveler constamment pour rester efficace et équilibré. Covey préconise une approche holistique de l’auto-amélioration, incluant la croissance physique, mentale, émotionnelle et spirituelle. Il s’agit de prendre soin de soi en pratiquant le sport, la relaxation, en élargissant ses connaissances et en méditant, pour rester en bonne santé physique et mentale. Cette habitude est la clé pour entretenir ses capacités à long terme et atteindre un équilibre durable dans toutes les sphères de la vie.
Convey utilise l’image suivante :
Supposons que tu tombes sur un homme dans les bois qui scie fébrilement un arbre. « Tu as l’air épuisé ! », t’exclames-tu. « Depuis combien de temps es-tu à l’œuvre ? » « Plus de cinq heures », répond-il, »et je suis crevé. C’est dur ! » « Tu pourrais peut-être faire une pause de quelques minutes et affûter cette scie. Le travail irait alors plus vite. » « Pas le temps », dit l’homme avec insistance. « Je suis trop occupé à scier. »
Affûter la scie (vous êtes la scie)
La septième habitude consiste à prendre le temps d’affûter ses facultés. Cela signifie nous renouveler, dans les quatre aspects de notre nature :
– Physique – exercice, nutrition, gestion du stress ;
– Mental – lecture, visualisation, planification, écriture ;
– Social/Émotionnel – service, empathie, synergie, sécurité ;
– Spirituel – musique, étude et méditation ;
Pour nous exercer dans toutes ces dimensions nécessaires, nous devons être proactifs. Personne ne peut le faire à notre place ou le rendre urgent pour nous ; c’est une activité du quadrant IV.
Par exemple, l’exercice est une activité typique, à fort effet de levier, du quadrant II, que la plupart d’entre nous ne pratiquent pas assez régulièrement. Nous pensons que nous n’avons pas le temps de faire de l’exercice. Sans blague ! Nous n’avons pas le temps de ne pas le faire. Nous parlons de trois à six heures par semaine. C’est une goutte d’eau dans l’océan comparé à l’impact énorme et bénéfique sur les plus de 162 autres heures de la semaine.
Une fois de plus, proactivité est le mot-clé.
Faire du jogging, même quand il pleut, est bon pour le corps et pour le développement de la volonté. La lecture peut ouvrir des perspectives auxquelles nous n’avions pas pensé : c’est bon pour le cerveau et pour le business. Soigner notre dimension spirituelle renouvelle notre cœur, nous reconnecte à nos valeurs profondes, celles qui font de nous des êtres uniques.
Bref, aiguiser ses facultés est une activité à faire figurer dans le Quadrant 2, c’est non négociable.
Une approche holistique basée sur les valeurs
Covey se distingue par son approche axée sur les valeurs et la profondeur éthique de ses propositions. Plutôt que de se concentrer uniquement sur des méthodes de productivité ou de gestion du temps, il souligne l’importance de développer des habitudes fondées sur des principes intemporels, qui transcendent la simple réussite matérielle. Ces principes de « vrai-nord » représentent des repères constants, indépendants des modes ou des contraintes extérieures, permettant d’agir avec intégrité et de construire un succès authentique. Ce livre offre ainsi une vision holistique de la réussite, intégrant des dimensions éthique et personnelle pour atteindre un épanouissement complet.
Réalisable, réaliste et reproductible
Les 7 habitudes de ceux qui réussissent tout ce qu’ils entreprennent de Stephen Covey est bien plus qu’un manuel de développement personnel. Il offre une structure pour évoluer non seulement en tant que professionnel mais également en tant qu’individu. En apprenant à être proactif, à définir des objectifs basés sur des principes profonds, à prioriser les actions importantes, et en développant des relations humaines authentiques, chaque personne peut améliorer sa vie. Ce livre encourage une réflexion profonde sur la manière dont nous conduisons notre existence et invite à un changement durable dans nos habitudes.
La co-auteure de vos best-sellers :
Entrepreneure et biographe, depuis 2019 Patricia Soda s’est spécialisée dans l’écriture de livres pour les entrepreneurs visionnaires, hommes et femmes, qui souhaitent imprimer un véritable impact dans leur industrie.